Semaine nationale de la sécurité des patients – Briser le silence sur les préjudices en santé
Du 28 octobre au 1er novembre 2024, nous célébrons la Semaine nationale de la sécurité des patients. C’est une campagne annuelle pancanadienne organisée par Excellence en santé Canada, avec la participation du CISSS de l’Outaouais.
L’objectif de cette campagne est d’encourager des améliorations significatives dans la qualité des soins et la sécurité des patients. Cette année, le thème porte sur « Les préjudices liés aux services de santé », explorant leurs divers aspects : physique, psychologique, social et spirituel.
Nous vous invitons à explorer ce thème sous différents angles à travers les témoignages ci-dessous, qui reflètent les perspectives de nos collègues et de nos usagers partenaires :
Justesse des diagnostics en temps opportun pour diminuer les préjudices psychologiques liés à l’incertitude chez les usagers selon Dre Gagnon :
« Le parcours diagnostic d’un patient, on l’oublie trop souvent, peut être parsemé d’embûches, de délais et d’inquiétude. Pour le patient qui vit avec ses symptômes et ses inquiétudes et qui peut, par exemple, passer du médecin de famille, aux prélèvements, à l’imagerie, au spécialiste, à l’urgence, de nouveau aux prélèvements… tout le parcours peut ressembler à une course dans un labyrinthe, dans le noir.
Notre boulot, comme médecin, est d’utiliser les outils à notre disposition pour faire un diagnostic le plus juste possible et en temps opportun. Offrir au patient un espace ouvert au dialogue, être à son écoute, l’engager dans la prise en charge de sa condition et miser sur une démarche diagnostique pertinente sont autant d’éléments qui contribuent non seulement à la santé du patient, mais également à restaurer sa confiance envers le réseau. »
Préjudices touchant la communauté LGBTQ+ selon Jean-Philippe Caron :
« Le préjudice en santé envers les communautés LGBTQ+ ne se manifeste pas seulement par des actes explicites de discrimination, mais aussi par une méconnaissance des besoins spécifiques, renforçant l’exclusion et les disparités. »
Préjudices en santé mentale selon Julie Senécal, déléguée de ReprésentAction :
« En tant qu’administratrice de Droits Accès Outaouais et déléguée de ReprésentAction Outaouais, j’ai souvent recueilli des témoignages sur les préjudices vécus dans les services de santé en Outaouais.
Les troubles de santé mentale sont tout aussi valables que d’autres affections physiques, mais ils sont souvent entourés de stigmates, même parmi les professionnels de la santé. Beaucoup hésitent à demander de l’aide de peur d’être stigmatisés, en particulier lors du triage. Certains ont fait l’expérience du masquage diagnostique. Par exemple, des douleurs abdominales attribuées à l’anxiété au lieu d’une infection. D’autres préfèrent ne pas demander d’aide, craignant d’être emmenés de force à l’hôpital.
J’ai moi-même vécu cela. Un soir, en détresse psychologique, j’ai appelé pour du soutien. Lors de l’intervention, des policiers ont frappé à ma porte, provoquant une profonde angoisse. Menottée et sans possibilité de communiquer avec un proche, j’ai été emmenée contre mon gré à l’hôpital. Les voisins ont cru que j’avais commis un crime grave, quelle humiliation! À mon arrivée, mon téléphone a été confisqué et j’ai dû attendre sur une civière dans le couloir des heures avant de voir une infirmière. Ce soutien que je cherchais est arrivé trop tard, dans un cadre traumatisant.
J’encourage les professionnels de la santé à se renseigner sur la stigmatisation en santé mentale et à replacer les personnes en besoin au cœur des soins. Il est essentiel d’établir un lien de confiance, d’écouter, de comprendre et de considérer chaque individu comme expert de son vécu. »
Pour en savoir plus, consultez le bilan de la parole collective en santé mentale de ReprésentACTION Outaouais.