Mes gestes éco-responsables
En ce mois du Jour de la Terre, plusieurs membres du personnel nous ont fait part de leurs habitudes écolos dans le but de nous inspirer à modifier certains comportements pour les rendre plus écoresponsables. Voici ce que Marie-Claude Tremblay, technicienne en administration à la Direction générale a rédigé pour nous.
Encourager la culture de l’asclépiade, est-ce un geste écoresponsable? L’apparition d’une nouvelle campagne de sociofinancement sur mon Messenger me porte à me questionner sur mon rôle de citoyenne écoresponsable… Je m’informe sur l’agriculteur, sa crédibilité, ses intentions, son produit : ferme céréalière, québécoise, machinerie innovatrice adaptée à la récolte rapide nécessaire, produit 100 % écologique qui ne nécessite aucun engrais ni pesticide… On y va, je contribue! Et ce fameux article sur mes gestes écoresponsables que j’ai dit que j’écrirais, je dois m’y mettre.
Chaque petit geste compte
Depuis toujours, j’ai la conviction que chaque petit geste compte. Je suis malheureusement une militante silencieuse. Je signe des pétitions pour faire bouger les gouvernements, mais je ne suis pas forte sur les manifestations. Pas comme ma fille qui fait de l’écoanxiété et ne désire pas d’enfant dans ce monde perdu d’avance. Le régime marxiste communiste serait la réponse à tous nos problèmes et l’apogée de la justice sociale. Je suis plutôt du genre optimiste et je tends vers un mode de vie équilibré et toujours meilleur. Depuis plusieurs années, mes convictions se reflètent dans mon soutien comme membre d’organismes comme la Fédération canadienne de la faune, Équiterre, et plus localement, le CREDDO. J’ai traîné la petite famille dans des activités de nettoyage et de plantation d’arbres qui demeurent de merveilleux souvenirs. De nombreuses fois, lors de mes randonnées dans les parcs, en campagne ou en ville, je remplis un sac de détritus pour les remettre dans la chaîne du recyclage ou, à tout le moins, à la poubelle si c’est une fin de vie.
Je dis toujours à la blague que mon conjoint a un abonnement aux centres de tri (Templeton, Hull, Ripon, Lac-Simon). Nous sommes fiers d’y apporter nos serpuariens, notre styromousse, nos vieux pots de peintures et aérosols, et autres matériaux. Oui, j’ai l’application « Ça va où? » sur mon cellulaire et je m’en sers! Combien de fois j’ai rapporté du travail des petits appareils électriques défectueux pour que mon chum les répare!
À la maison, j’ai deux bacs de compost au grand désarroi de certains : un pour la ville avec les matières organiques animales, et un au fond de la cour pour les résidus végétaux.
Ma boîte à lunch inclut des contenants réutilisables et des sacs de tissu. Tout ce qui est compostable est rapporté à la maison (même les capsules de café lorsque je succombe). J’achète le yogourt en gros pot pour le mettre en portions individuelles dans de petits contenants. À mon ancien lieu de travail, seuls le papier et carton léger et propre étaient recyclables… Je rapportais donc à la maison mes contenants de plastique à usage unique lorsque j’en avais, ainsi que la pinte de lait vide. Je déteste les bouteilles d’eau en plastique, c’est pourquoi je traîne une bouteille-gourde remplissable au robinet presque en permanence.
Changer les habitudes, à l’année longue
À Noël, nous prenons un conifère « moche » sur notre terrain au chalet. C’est vrai, il n’est pas très gros, ni très fourni, ni très symétrique, mais il est plein d’amour. Ce sont des arbres qui poussent trop rapprochés ou au mauvais endroit et qu’il aurait fallu abattre dans 2 ou 3 ans. Je fais aussi de jolies décorations d’entrées extérieures avec des branches et des accessoires que je réutilise d’année en année (et souvent achetés dans des magasins de seconde main). Cette année, avec les restrictions d’achat dans les magasins, nous avons réalisé à quel point on pouvait utiliser ce qu’on avait déjà à la maison pour emballer les cadeaux.
Autant que possible, j’achète local et je fuis les grandes chaînes. Je suis membre du Marché de solidarité régional de l’Outaouais (MSRO), membre de la coopérative du marché de Ripon, et membre de la coopérative de la Laiterie de l’Outaouais. L’été, j’ai aussi mon panier de légumes avec une petite entreprise locale, Les Jardins d’à côté. Je suis fière de les soutenir et d’avoir cru en eux alors qu’ils se lançaient dans l’aventure, il y a 4 ans. Pour Noël, j’ai acheté pour mon gendre un sac du Vieux Hull contenant des produits et coupons de restaurateurs du secteur, je n’ai pas pu résister à l’achat d’un 2e sac, pour moi. Au dernier-né de la famille, ne connaissant pas trop les besoins des nouveaux parents de ce 3e enfant, j’ai remis un chèque-cadeau de la boutique-épicerie ayant pignon sur la rue Notre-Dame, près du marché, soit Multiservices Vert. Cette boutique écologique offre une multitude de produits en vrac ou non : lait, café, épices, huiles, savons, produits de soins corporels, produits de nettoyage. Plusieurs produits proviennent d’artisans locaux. Depuis plusieurs années, je ne jure que par la formidable odeur de thé des bois du savon à vaisselle Lemieux que j’achète maintenant là en vrac. Avec cet effluve de région nordique du Québec, cette corvée devient un vrai plaisir! De plus en plus, j’opte pour des produits de nettoyage et de soins personnels moins dommageables pour l’environnement : bouteilles rechargeables, brosses à dents en bambou, shampoings et savons biodégradables, nettoyants biodégradables…
Tout sac de plastique qui entre chez moi a une 2e et 3e vie. Il y en a peu, car j’ai toujours mon sac de tissu pliable dans ma sacoche ou mon sac à dos. J’avoue que je réutilise parfois les sacs de lait; ils sont si résistants! J’ai tellement vu ma mère conserver ses patrons dans ces sacs qu’on aurait dit conçus juste pour ça! Les pots pour plantes, pots de verre et boîtes à œufs sont rapportés aux marchands de mon marché préféré, celui de Ripon.
Mes déplacements dans le quartier se font de plus en plus à pied et à vélo. Avec l’hiver doux qu’on a connu, mes allers et retours au bureau ont pu être faits à pied et à vélo (3,5 km aller). Une belle façon de se tenir en forme. L’été, je prends le vélo quand je suis plus serrée dans le temps… et en temps de pandémie, les activités en soirée se font un peu rares, donc, j’ai du temps.
Au chalet comme en ville, les sentiers voient défiler nos kayaks, et canot, nos skis de fond et nos raquettes, du bonheur à l’état pur. Les moteurs ne sont pas pour nous! J’ai la chance de demeurer près de la passerelle du pont noir qui traverse la rivière Gatineau, donc à 3 minutes de marche du parc du Lac Leamy.
J’adore lire et faire des puzzles, ce passe-temps complètement inutile et peu créatif me fait le plus grand bien. Je suis une adepte des bibliothèques itinérantes (nous en avons dernièrement rénové une, mon conjoint et moi) et des boutiques de livres usagés. Les bons livres ne se démodent pas. Ils nous transportent vers d’autres univers et sont faits pour voyager et être partagés. Mes puzzles, je les achète rarement neufs. Pour ça, je fais un petit détour au comptoir d’une St-Vincent de Paul ou au Village des valeurs.
En 2020, nous avons ajouté du luxe à notre chalet en l’agrandissant et en y ajoutant l’eau courante. Durant 20 ans, été comme hiver, nous avons eu droit à la bécosse extérieure et aux bidons d’eau de camping. On faisait souvent fondre la neige pour l’eau de la vaisselle. Cela nous a vraiment appris à apprécier l’eau et à ne pas la gaspiller. À part les matériaux de construction, peu de choses ont été achetées en neuf pour les meubles et la déco. Nous avons récupéré des meubles inutilisés à la maison, récupéré les vieux lustres de la maison presque centenaires de mon fils, ressorti des peintures encadrées qu’on gardait par nostalgie dans les placards, acheté des tabourets sur Marketplace. Heureusement pour moi, j’adore les objets qui ont une vie et parfois une histoire.
Ah oui, la pandémie dans tout ça?
La pandémie a donné un petit coup de barre à nos efforts. Les achats en vrac sont devenus plus compliqués à cause de la manipulation. Les contenants de plastique que j’apportais depuis peu chez le boucher ne sont plus les bienvenus. Nos repas à emporter de nos restaurateurs chouchous foisonnent de suremballage, de plastique pas toujours recyclable, d’aluminium et de styromousse. Un mal nécessaire et temporaire, nous l’espérons tous.
Cette pandémie aura aussi assurément eu un impact sur notre façon de consommer : moins et mieux. Se contenter de l’essentiel est une visée honorable. L’humain se crée des besoins inutiles pour des bonheurs futiles. Je concède que les efforts sont plus faciles lorsque la famille est élevée, que les enfants ne sont plus à la maison et que le pouvoir d’achat est aussi plus élevé. On a aussi plus le temps d’y réfléchir et de changer nos habitudes de vie.
Est-ce que je peux faire mieux? Oh oui! Nous avons toujours 2 véhicules et un scooter, nous utilisons de la litière agglomérante non bio pour notre chat, nos tondeuses à gazon sont à gaz, j’ai trop de vêtements, nous utilisons encore des paquets de mouchoirs jetables fabriqués en Chine, mon chum s’entête à éradiquer les mauvais herbes avec des herbicides… Nous sommes loin de la perfection, mais la route est pavée de bonnes intentions.
En passant, la culture de l’asclépiade n’a aucun impact écologique et permet d’assurer la survie du monarque, et j’adore ces papillons!
(P.S : Je confesse avoir écrit ce texte à la main sur du papier recyclé provenant du travail… Rien de confidentiel par contre, je vous le certifie. Difficile de sortir la fille de ses vieilles habitudes 😉 )
Texte rédigé par Marie-Claude Tremblay, technicienne en administration à la Direction générale.